Le 12 août 2009, le Ministère du Développementdurable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) est intervenu sur notre lac après avoir soupçonné la présence d’algues bleu-vert. Deux (2) techniciennes du ministère ont serpenté le lac durant plus de quatre (4) heures et pris trois (3) échantillonnages pour fins d’analyses.
À l’une des stations d’échantillonnage, les analyses ont dévoilé la catégorie 1 de fleurs d’eau d’algues bleu-vert. L’échantillon identifiait entre 50 000 à 100 000 cellules /ml d’eau en suspension alors que la norme doit être inférieur à 20 000 cellules / ml. Une fleur d’eau de catégorie 1 est visible à l’œil nu. Elle se caractérise par une faible densité de particules qui sont réparties de façon clairsemée dans la colonne d’eau de l’échantillonnage. Il existe deux (2) autres catégories de fleurs d’eau beaucoup plus sérieuses.
Vous trouverez sur la carte ci-dessous l’endroit des échantillonnages et les résultats.
Échantillonnage A
Échantillonnage B
Échantillonnage C
10 000 @ 20 000 cellules /ml
2 000 @ 5 000 cellules /ml
50 000 @ 100 000 cellules /ml
La norme voudrait qu’on ne dépasse pas 20 000 cellules / ml d’eau.
Selon un dépliant disponible auprès du MDDEP, nous pouvons lire ceci, à savoir :
Les algues bleu-vert, dont le terme scientifique est cyanobactéries, ne sont pas l’œuvre de l’être humain. C’est plutôt l’inverse qui est vrai : l’être humain existe grâce aux algues bleu-vert! En effet, il y a de cela bien longtemps, les algues bleu-vert ont participé à l’expansion de la vie sur terre en produisant de l’oxygène. Aujourd’hui, elles continuent de peupler les plans naturels d’eaux douces et marines. Elles s’apparentent davantage à des bactéries, mais partagent aussi des caractéristiques communes avec les algues.
Dans certaines conditions, les algues bleu-vert prolifèrent rapidement et forment ce qu’on appelle une fleur d’eau. Voilà un nom bien poétique pour un phénomène plutôt malencontreux ! Ne ressemblant en rien à une fleur, elles ont plutôt l’aspect d’un déversement de peinture, d’un potage au brocoli ou d’un mélange de fines particules ou de filaments très courts. Visibles à l’œil nu, elles sont souvent de couleur verte ou bleu-vert, mais tirent parfois sur le rouge. Près du rivage, les fleurs d’eau s’accumulent sous forme d’écume. Il arrive même qu’elles sentent mauvais. Outre leur aspect rébarbatif, les fleurs d’eau ont la caractéristique de pouvoir produire des toxines. L’usage qu’on pourra faire d’un plan d’eau dépendra de l’importance de la contamination par ces toxines.
Une prolifération d’algues bleu-vert peut être déclenchée par divers facteurs, comme la température élevée de l’eau, le faible courant ou la stagnation de l’eau. Toutefois, le principal coupable est le phosphore. Au départ, il faut savoir que le phosphore est un élément essentiel à la vie. Il fait partie des éléments de base de notre alimentation comme de celle des animaux, des plantes, des algues et même… des bactéries! Nous l’utilisons pour enrichir nos jardins. Il est employé en agriculture pour stimuler la croissance des végétaux. Le phosphore est naturellement peu abondant dans les eaux de surface. Les activités humaines contribuent toutefois à augmenter sa présence dans les milieux aquatiques. Les surplus de phosphore se retrouvent dans les eaux usées domestiques ou encore, dans les eaux de ruissellement et de drainage qui s’écoulent des zones déboisées, des champs et des terrains riverains enrichis par les engrais, le compost, les fumiers et les lisiers. Finalement, le phosphore aboutit dans les cours d’eau et les lacs. Lorsqu’il s’y trouve en trop grande quantité, il stimule une croissance excessive d’organismes qui y vivent. Certains d’entre eux profiteront de la manne plus que d’autres : c’est le cas de diverses plantes aquatiques et, malheureusement, des algues bleu-vert.
Contrer le phénomène de la prolifération des algues bleu-vert n’est pas facile. La meilleure façon est d’agir directement à la source du problème. On doit avant tout éviter d’envoyer trop de phosphore dans les plans d’eau. Il existe pour cela des moyens simples, à la portée de tous. En voici quelques-uns :
Empêcher les surcharges de phosphore dans le plan d’eau et en amont dans le bassin versant : voilà la meilleure arme contre la prolifération des algues bleu-vert.
Cette action préventive exige un effort collectif, tant de la part des citoyens que des acteurs économiques et des autorités municipales et gouvernementales.